Le Pavillon | dedans-dehors
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dedans-dehors

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Du 17 mai au 23 juillet 2017

Collection Frac Normandie Caen : Yves BÉLORGEY, Olivier BLANCKART, David Michael CLARKE, Benoit GRIMBERT, Séverine HUBARD, Matthieu MARTIN

C’est en filigrane que l’architecture est prise comme sujet dans les œuvres réunies dans l’exposition dedans-dehors, tant pour sa proximité avec l’art et le design dont les prototypes des avant-gardes évoquées ici ont rejoint depuis les formes et les objets communs que pour ses considérations formelles proches de la grille moderniste ou bien encore des enjeux de la reconstruction.

Née de la rencontre fortuite de l’artiste Sévérine Hubard avec la sculpture d’une fontaine publique, commande architecturale réalisée par Gérard Mannoni en 1976 pour l’aménagement de la Place de la République à Caen, l’œuvre Demi-République reprend cette sculpture de moitié et sous formes de modules constitués de matériaux de récupération. Un jeu, si ce n’est un « pont » symbolique s’opère alors entre les deux œuvres et leur appréhension dans leur espace de monstration respectif. Demi-République a par ailleurs le mérite de réactiver les formes d’un mobilier urbain que côtoient chaque jour les citadins.

Ce sont ces mêmes notions de rencontre, de hasard  mais aussi de transmission de l’art qui conditionnent la manière de vivre de David Michael Clarke tout autant qu’elles sont constitutives de ses œuvres. Véritables « vecteurs » de l’art, de ses histoires petites ou grandes, ses œuvres se nourrissent aussi du design et de l’architecture qui impactent les formes, objets, signes du quotidien. Ici la reprise d’un lampadaire de l’entreprise Holophane dont la forme s’apparente à celles élaborées par l’artiste américain Donald Judd dans les années 60 et un salon hommage à Le Corbusier en bois d’extérieur conçu comme un jeu à grande échelle de style Kapla.

C’est l’architecte en tant que figure et sujet qui intéresse Olivier Blanckart dans la continuité d’un travail sur les icônes contemporaines. Dans The Remix Koolhaas (after August Sander, the Architect), le personnage pose assis sur un tas de gravas affublé d’une pancarte « Fuck the context » contient à lui seul trois icône du monde de l’art et de l’architecture : l’architecte Hans Poelzig posant pour le photographe emblématique des années 30 August Sander, et tenant une pancarte au slogan évocateur et engagé de l’architecte contemporain Rem Koolhaas.

Sous la forme de série et aux formats contraints, Yves Bélorgey et Benoit Grimbert imposent une distance nécessaire avec l’architecture en tant sujet narratif pour n’en relever que les formes et les lignes, l’inscription dans un espace donné et structuré, enjeu pour Benoit Grimbert de la reconstruction après guerre en Normandie, pour Yves Bélorgey d’une compréhension de l’architecture par le prisme d’un questionnement sur la peinture dans une grille de lecture qui confine à l’abstraction géométrique (ligne, courbe, oblique, etc.)

C’est le plus souvent dans le champ de la ville que Matthieu Martin opère ses gestes de peinture peu anodins car révélateurs pour la plupart de signes esthétiques camouflés (graffitis) ou abandonnés, ici un château d’eau en Russie. La vidéo Refresh the Revolution fait état de son projet de résidence d’artiste dans la ville de Ekaterinbourg, dont l’architecture constructiviste est emblématique des idéaux de la révolution russe. Au geste sur la toile, Matthieu Martin préfère ici le geste à même l’architecture du château d’eau pour redonner à ce motif un sens visuel dans la ville.

Une exposition du FRAC Normandie Caen, en collaboration avec le Pavillon dans le cadre de « Du 9 rue à la rue Neuve, le Frac fait peau neuve » / actions de préfiguration du nouveau Frac

© Séverine Hubard, Demi-République, 2014 (Collection Frac Normandie Caen), vue de l’exposition au Frac Normandie Caen, été 2014, photographie Marc Domage

Entrée libre | Du mercredi au dimanche | 13h-19h